Semaine 5 : Au boulot!
Ma colloc : une aventure en soi!
Après un délicieux ‘Sidekick’ au parmesan en l’honneur de mon premier mois au milieu de ma montagne indienne (que je suis géniale!), j’ai commencé ma cinquième semaine l’esprit léger et le ventre plein. Pour m’exprimer comme ma colloc : ‘J’étais bien calée!’. La maladresse est généralement mon domaine d’expertise et je pensais utopique de croire en l’existence d’une personne me surpassant dans celui-ci. Erreur! J’ai trouvé mon maître! Jeanne échappe aux règles dictées par la nature : elle perd tout, les brise tout et à peine une fois vêtue, elle se souille. De plus, elle attire la malchance…
Je dormais paisiblement quand je fus réveillée en sursaut par ma moustiquaire qui venait de me tomber littéralement dessus. Persuadée d’être attaquée soit par la famille de crapauds qui a élue domicile dans l’ancienne chambre de Gabriel soit par le gros rat qui a fait de notre maison la sienne, je me dresse comme un ‘i’, je prends ma lampe frontale (toujours à potée de mains), je respire un bon coup et j’éclaire mon lit convaincue d’y trouver un intrus fortement indésirable. Rien. Rien. Et Rien. J’entends alors Jeanne bouger, la pensant réveillée (un coup d’œil à mon cadran m’indique qu’il est 6h00 du matin…mon cher cadran a d’ailleurs rendu l’âme suite à cet incident), je l’interpelle : ‘Jeanne ?’. Je lui demande si elle n’aurait pas entendu un bruit quelconque tout en lui expliquant brièvement la situation. Elle me répond : ‘ Marie, c’est mon hamac qui vient de se décrocher!’ Je regarde dans sa direction et la découvre par terre toute emmêlée dans sa couverture encore assommée de sa récente chute. Heureusement, il y eu plus de peurs que de mal! Ce type d’expérience, c’est de la routine avec elle!
La fin de semaine du 22-23 juillet a été occupée par la venue d’une famille indienne qui finance la construction d’un bâtiment sur le site de l’école. Leur visite coïncidait avec le premier anniversaire de leur fils, et pour les remercier de leur générosité nous avons décidé de célébrer l’événement. Le bureau s’est donc transformé en salle de réception et il fut envahi par une marée d’enfants. De courts concerts furent donnés et un gâteau distribué parmi tout ce beau monde. Mon espace de travail étant englouti sous tous ces petits êtres, j’ai eu droit à un congé forcé!
Sinon le travail avance bien. Le questionnaire servant d’outil de base à l’étude est terminé et cela tant dans sa version française qu’anglaise de même que la lettre introductive l’accompagnant. J’ai aussi fini de recueillir tous les noms et coordonnées des volontaires qui sont ciblés et la liste a été vérifiée et approuvée. Bref, je suis prête pour l’envoi. Jusqu’à présent, je suis satisfaite du déroulement du projet. Je crois exploiter efficacement les outils et les ressources à ma disposition. Le contact avec le bureau de Québec demeure difficile. De part les conditions ici (par exemple, nous n’avions pas accès à Internet jusqu’à la semaine dernière) et de part le manque de réponse en provenance du Québec (ils sont hyper débordés!). Il y a toutefois Sophie de JMM à Québec qui me répond de manière instantanée.
Quand je n’ai pas d’électricité en fin d’après-midi (ce qui n’est pas une exception à la règle), je m’en vais à la cuisine afin d’aider à la préparation du ‘chai’. Il s’agit d’un thé à base de gingembre, de clous de girofle, d’ail et d’autres herbes bouillies pendant 30 minutes dans de l’eau chaude à laquelle on ajoute par la suite du lait. Le breuvage doit bien sûr être filtré avant d’être bu. Je m’en viens avec des bras musclés à force d’écraser les racines et graines de toutes sortes au pilon dans le mortier! Moi qui souvent n’aime pas ce type de boisson, je raffole de celle-ci. L’avantage d’être ‘aide-cuisinière’ à mes heures est que maintenant j’ai un ouvrier qui tous les matins vient me porter mon chai jusqu’au bureau! La paresse est la loi!
Suite au départ de plusieurs volontaires (dont Gabriel), le nombre de visages sans traits indiens que je peux croiser dans une journée a chuté dramatiquement. C’est pourquoi j’ai été heureuse d’apprendre l’arrivée imminente d’un étudiant français venu en Inde pour mener une étude sur la culture du pays. Bien qu’il ne reste que quelques jours, du sang neuf est toujours bienvenu. De plus, dès sa première soirée avec nous, nous avons eu droit à un air joué à la flûte traversière sur lequel Jeanne et moi avons dansé à la bretonne. Et un pas de deux!
Apprentissage du moment : Profiter de l’instant présent.