Semaine 9: Virus au carrée
La semaine a débuté sous de mauvais augures. En plus du virus qui affecte les enfants, l’ordinateur de l’école ne voulant pas demeurer en reste, et se sentant délaissé, a décidé lui aussi d’être malade : 226 fichiers infectés par un trojan. La chaîne a commencé par un volontaire qui a attrapé celui-ci sur sa clé USB dans un cyber café en ville. Insouciant, il a utilisé sa clé sur son ordinateur ainsi que sur celui de Géraldine (une autre volontaire) à partir duquel certains fichiers furent transférés sur ma propre clé qui, elle, fut introduite dans l’ordinateur qui me sert de principal outil de travail. Les anti-virus n’étant pas à jour, rien n’a pu être détecté. Le temps de s’apercevoir que les fichiers se multipliaient, d’une simple clé affectée nous avons atteint un état épidémique. En tant que première utilisatrice du dinosaure, il était de mon ressort de trouver un remède. C’est un ami d’Avinash (le comptable de la KSV) qui m’a prêté le CD récent d’un anti-virus. J’ai passé une semaine à en faire l’installation et à lui faire scanner le disque dur en entier. C’est d’une lenteur! Je me souvenais alors qu’envers et contre tout c’est la tortue qui gagne la course contre le lapin, et je reprenais courage. Bien que je ne sois pas une professionnelle en informatique, je pense avoir réussi à éliminer l’indésirable. Croisons les doigts!
En ce qui concerne les enfants, nous en avons eu jusqu’à 15 dans la ‘bobo house’. La tâche étant trop lourde pour une seule personne dont les paupières aspirent à se refermer, il nous fallait être deux pour veiller sur eux. Les heures de sommeil furent une fois de plus raccourcies. Trouvant la situation quelque peu critique, certains d’entre-nous ont exercé des pressions sur les managers afin que les enfants soient examinés par un professionnel. Je ne sais bien pas qui a fait pression?! Je les ai pratiquement traîné de force à l’infirmerie! Un médecin est donc venu jusqu’à l’école s’enquérir de leur état de santé. À mon avis, il aurait aussi bien pu être ingénieur en mécanique, pilote d’avion ou éboueur. L’incompétence de certains médecins est décidemment un phénomène planétaire! Quoiqu’il en soit, les médicaments administrés semblent avoir un effet positif. Croisons les doigts une deuxième fois!
Suite à toutes ces infections, j’ai eu mon dimanche après-midi de congé. Yahoo! Et pour me faire plaisir, le soleil a remporté sa bataille contre la pluie. J’ai donc été me promener aux alentours de l’école. J’ai passé un long moment dans la forêt de bambous. Le son que les arbres font lorsqu’ils sont bercés par le vent est très impressionnant. C’est une musique naturelle, un peu plaintive, qui accroche l’oreille et l’oblige à écouter la mélodie jusqu’à ce que l’ultime note ait vibrée. J’ai aussi fait la connaissance d’une multitude de termites et de leur habitat. Ce dernier étant un amoncellement de terre presque aussi grand que moi! Ils ont du mettre des année à construire une telle demeure!
Mes prières furent exaucées : le soleil d’une journée est devenu un ami fidèle. La température est idyllique! Le soir, je me couche sur le dos et les yeux captivés par le ciel, j’observe les étoiles. Il y en a tellement que la nuit semble avoir attrapée la picote! Ce sont des moments calmes propices aux discussions libertines entre volontaires.
Avec la température clémente, la boue redevient terre et il nous ait possible de faire s’ébrouer les enfants à l’extérieur. Il leur faut dépenser l’énergie emmagasinée depuis les deux derniers mois. Aujourd’hui, j’ai joué une partie de mouchoir avec les plus jeunes. Ce fut un réel plaisir. Je me demande qui avait le plus de fun : eux ou moi! Vous devinez que l’électricité me fait encore défaut… Mais c’est lors de ces instants de pur bonheur que je regrette de devoir partir dans peu de temps.
Le boulot a été mis de côté une fois de plus. J’ai quand même pris une journée en ville pour envoyer un dernier rappel personnalisé et une autre pour cumuler les résultats. Le taux de réponse atteint 39%! Ce n’est pas génial, mais ça donne quand même une idée des tendances. J’ai demandé aux boss de Québec s’ils veulent que je poursuive mes investigations au moyen du logiciel Skype. De cette façon, je pourrais rejoindre directement les volontaires ciblés, mettre à jour la base de données et possiblement atteindre un seuil de réponses significatif. Bien que cette méthode soit peu dispendieuse, il n’en demeure pas moins que ce sont des frais qui seront peut-être jugés non prioritaires. Dans la négative, je commence bientôt une brève analyse.
Apprentissage du moment : Après la pluie vient le beau temps!